(source: rebellyon)
- Manifestation des identitaires à Paris le 23/10/2010.
Vague normande à Rouen,Rebeyne à Lyon, Nissa Rebela à Nice ou Projet Apache
à Paris, il sagit en réalité des anciens groupes des Jeunesses
Identitaires : mêmes militants, mêmes types de
propagande, présentés aujourdhui comme des groupes complètement
autonomes et plus axés sur des thématiques régionalistes.
Cette nouvelle dénomination tente de différencier dans lopinion publique les « Jeunesses Identitaires » du « Bloc Identitaire ».
Les premiers ayant vu leur président, Phillipe Vardon, condamné par
la cour dappel dAix-en Provence pour « reconstitution de ligue
dissoute » en septembre 2008. Le Bloc Identitaire, aux prétentions
électoralistes, ne désire évidemment pas quon se rappelle le passé des
membres des deux structures au sein dUnité Radicale,
dissoute par décision de justice suite à la ridicule tentative
dassassinat de Jacques Chirac par lun de ses membres, Maxime
Brunerie.
Les Jeunesses Identitaires ne se sont pas pour autant
transformées en groupes indépendants, la structure nationale a
disparu devant une autre appelée « Une Autre Jeunesse » dont la
principale apparition sest résumée en une manifestation de 250 personnes à Paris en octobre 2010. Côté décisionnel, les ordres et la hiérarchie interne à ces groupes restent sensiblement les mêmes.
Ces changements de dénomination, de structures, et parfois
même de choix stratégiques mettent toujours en avant la même
propagande, centrée essentiellement sur le triptyque
Immigration-Islam-Sécurité, si cher à lactuel gouvernement. Autant
dire que la politique actuelle offre une vulgarisation de leurs
idées à peu de frais… Prenons un moment pour revenir sur les grandes
lignes de leur idéologie.
Identitaires ? Du réchauffé idéologique sous une couche de publicité
Passons sur le discours policé sur lidentité européenne,
nationale et régionale qui masque mal un racisme viscéral,
labsurdité de parler d« identité charnelle » comme ils le
font nous parait assez claire sur le fond. Cherchons plutôt du côté des
principes théoriques (lethno-différencialisme, explication sur Wikipédia
relativement biaisée, on reviendra plus tard sur cette notion
partagée en partie par dautres groupes considérés comme « de
gauche ») et de leurs sources (la Nouvelle Droite, la Nouvelle Revue dHistoire, etc.).
Ces théories ne sont pas arrivées par hasard au sein de
lextrême-droite. Conscients que se trimballer les vieux refrains
éculés dune extrême-droite
plus traditionnelle nest pas vraiment vendeur, les Identitaires
piochent du côté de la Nouvelle Droite, émanation du GRECE (pour Groupement de recherche et détudes pour la civilisation européenne.
Dépasser le nationalisme par lidentité européenne, tout en
sopposant à lUnion Européenne. Depuis la fin des années 60
lextrême-droite sessaie, sans grand succès, à linternationalisme
régionalisé en ressortant le vieux fantasme dun peuple européen
cohérent. Cest aussi le GRECE qui a élaboré au début des années 70 la théorie de la « métapolitique »
qui pousse les Identitaires et dautres à multiplier les
associations pour « faire de la politique hors de la politique » :
lidée de base de cette théorie était de contrecarrer le fait que
leurs idées nont pas déchos positifs dans la population quand elles
apparaissent clairement. On retrouve ainsi parmi les inspirateur
des Identitaires des anciens du GRECE comme Guillaume Faye.
La perception sociologique, anthropologique, des
Identitaires est donc des plus nauséabondes. Leur perception
historique vaut également le détour. Développant une fascination
pour le « roman national », notamment à travers la vision biaisée
que peut donner de lhistoire des revues aussi peu sérieuses que la
NRH (Nouvelle Revue dHistoire), les Identitaires sinscrivent dans la
droite ligne de lextrême-droite française, celle qui na jamais
réussi à prendre pied chez les historiens et les archéologues en
raison de sa vision archaïque de lhistoire nationale. Mais les
Identitaires ont également mis en avant une volonté de sapproprier des
symboles historiques plus marqués à gauche, plus populaires,
comme les canuts à Lyon ou les « apaches » à Paris. La situation donne
des résultats surprenant puisque par exemple le 8 décembre, les
Identitaires se réclamant des révoltés du XIXe siècle lyonnais en fêtent les bourreaux . Dur de trouver une cohérence historique là-dedans…
Finissons sur une note ironique, si les Identitaires aimeraient
être les « apaches » de notre société, il nen oublient pourtant pas
dappeler « la police avec nous » alors quils manifestaient
dans les rues de Lyon après les émeutes de lautomne 2010 (on ne les a
guère vu venir nous voir pendant). Ces rebelles modernes venaient
donc « aider la police » à « finir le travail ».
Ils sont tellement rebelles quils en viennent dorénavant à
participer aux élections, à limage de leur modèle italien (la Ligue du Nord).
Ainsi le Bloc Identitaire, la structure « propre », sest-elle
implantée à Lyon en plus de Rebeyne, et elle participe déjà ailleurs
aux élections locales. Après avoir participé aux élections à Nice
(seule élection où leur score ne fut pas ridicule) ils avaient annoncé
la candidature dun « jeune européen de souche », aux élections présidentielles de 2012, cest chose faite,
et Arnaud Gouillon, ce vainqueur en puissance naura finalement
tenu que quelques mois avant de se retirer « pour raisons
financières », entre la rencontre de Fabrice Robert (président des
Identitaires) avec létat-major du FN, et lincapacité de ces
derniers à récupérer les 500 signatures tant désirées…
On pourrait passer des heures à détailler leur évolution
politique, notamment le passage de certains de leurs membres de
lantisémitisme dUnité Radicale au pro-sionisme, leur logique
vis-à-vis du marché du RAC (Rock Against Communism, scène
musicale néo-nazie) autour du label Alternatives, ou encore leurs
tentatives dimplantation dans le milieu Hooligan
Mais ils ne
valent pas la peine que nous nous étendions ici sur ces points…
Aujourdhui comme hier : no pasaran !
Pas de fachos dans nos quartiers,
Pas de quartier pour les fachos !