Riche ou pauvre ? Des quatre principaux candidats, Le Pen est sans doute celui dont la fortune est la plus difficile à cerner. La partie visible, et même ostentatoire, de son patrimoine fait rêver. Une magnifique demeure à Saint-Cloud, dans le parc de Montretout (6,5 millions d'euros), la moitié des parts d'une société de champagne (5 millions d'euros). Une maison familiale à La Trinité , un portefeuille d'actions, et des liquidités dont on ignore tout mais dont l'existence est attestée par les procédures fiscales dont Le Pen a été l'objet.
Tout cela fait de Le Pen le candidat le plus rupin.
Oui mais, selon ses propres déclarations, le président du FN ne paie que 1643 euros d'ISF, ce qui correspond à un patrimoine de moins de 1 million. Plus que Ségolène Royal, mais moins que Sarko. Quel est ce mystère ?
Seule explication possible, Le Pen doit afficher un colossal passif. Il est perclus, forcément perclus de dettes dont on ne sait rien. L'enquête du "Canard Enchaîné" ouvre cependant une piste : et si c'était au fisc qu'il devait beaucoup d'argent ? Car Le Pen a fraudé et a été redressé, avec, en prime, de solides pénalités de retard et de mauvaise foi. Des sommes qu'il aura à coeur de payer. Car le chef se fait une très haute idée de ses devoirs fiscaux. Dans son livre "Les Français d'abord", il écrivait : "Toute contestation liée à l'impôt a un caractère révolutionnaire. Dans le fond, l'impôt est le lien le plus important qui lie le citoyen à l'Etat".
Le citoyen Le Pen, lui, reste très étroitement lié…à la Direction générale des impôts.
(source : "Le Canard Enchaîné" du 21 mars 2007)