Entre le 16 juillet 1942 et le 31 juillet 1944, 11 000 enfants dont les parents étaient désignés comme Juifs devaient être raflés, puis déportés vers les camps de la mort. Pour Nicolas Sarkozy, il faudrait que chaque élève de CM2 prenne en charge la mémoire de lune de ces victimes de la haine raciale.
Une autre approche est possible, en se posant la question essentielle : qui a arrêté ces jeunes ? Ce sont nos policiers et gendarmes français, lesquels nont jamais hésité à les confier rapidement aux bons soins des bourreaux nazis ! Il serait donc cohérent que, dans chaque commissariat, soient rappelés régulièrement les exploits des anciens de nos forces de lordre.
De tels rappels à lhistoire seraient tout à fait salutaires, en un temps où policiers et gendarmes sont constamment en mission pour traquer les sans-papiers et, à loccasion, les séparer de leurs enfants, sans que cela les traumatise particulièrement.
Bien sûr, il ne saurait être question de comparer les périodes, car le temps de la barbarie nazie est heureusement révolu. Pourtant, les mauvaises manières nen perdurent pas moins, et les fonctionnaires dautorité de la République ne se risquent jamais à transgresser des ordres qui ne sont en rien compatibles avec les traditions humanitaires du pays des droits de lHomme.
Une fois encore, on nous objectera : « Ce nest pas pareil ! » Belle façon de faire limpasse sur des dérives insupportables. Tout serait donc permis, dès lors quun régime se proclame démocratique et que ses dirigeants procèdent du suffrage universel ?
Une certitude : les policiers et les gendarmes de la République pourraient tirer grand profit de létude des périodes noires de notre histoire et des missions dont les forces de lordre étaient investies, de lété 1940 à lété 1944.
Enfin, si au temps de loccupation nazie, ceux qui saccommodaient de leur fonction ne pouvaient refuser, paraît-il, les ordres reçus, il en va tout autrement en 2008
(Maurice Rajsfus).