LA PRISON TUE !
IDIR, victime du « Tout Carcéral »
Nous noublions pas !
Les Faits : Idir (la Vie, en Kabyle) 26 ans, habitant de St Etienne du Rouvray, incarcéré le 4 juin pour une simple conduite en état divresse est assassiné le 10 septembre par son co-détenu âgé de 20ans, lui-même en détention provisoire pour un précédent meurtre. Par ailleurs, cet été, celui-ci sétait déjà fait remarquer par un acte très violent à lencontre dun autre détenu. Pour quIdir ne soit pas mort pour rien et pour, comme le souhaite sa famille, quun pareil drame ne puisse jamais se reproduire et endeuiller dautres familles, nous nous devons tous ensemble danalyser et de dénoncer les conditions qui ont rendu possible ce drame.
La famille dIdir, ses ami(e)s et le Collectif pour la Défense des Libertés Fondamentales appellent tous les citoyen(ne)s épris de justice et de liberté à participer à la :
MARCHE SILENCIEUSE en MEMOIRE dIDIR
le Samedi 8 novembre
Nous nous rassemblerons à 14H30 devant la prison « Bonne Nouvelle ». Nous invitons tous les participant(e)s qui le souhaitent, à se munir dune fleur que nous déposerons devant le portrait dIdir.Après une prise de parole, nous nous rendrons au Palais de Justice, en passant par lHôtel de police, ou nous marquerons un bref temps darrêt, pour une nouvelle prise de parole de la famille.Une dernière prise de parole du CDLF et de la famille, aura lieu devant le Palais de Justice.
La Prison, pour qui ? Et pour quoi faire ?
Au nom dune notion aussi simpliste quinaccessible de « tolérance zéro » de linsécurité, ce gouvernement avec démagogie et populisme « profite » de chaque fait divers dramatique pour légiférer dans la « tyrannie de lémotion ». Ceci conduit la ministre de la justice à durcir et accumuler toujours plus de lois répressives et à exiger des magistrats toujours plus denfermement, pour des durées de plus en plus longues.
Cette politique effrénée du tout répressif et du « chiffre » (peines planchers) conduit à une surpopulation carcérale de 228%, en ce qui concerne la prison de Rouen, avec la promiscuité et la violence que cela engendre fatalement.
Cest ce que dénonce sa tante, le 17 septembre, dans une lettre ouverte à Rachida Dati : « Déjà dans ses lettres, il me faisait part de sa souffrance en prison due à une grande promiscuité entre les petits délinquants et les criminels ». Le drame qui nous rassemble aujourdhui, en est bien la triste illustration. Sans compter létat des cellules qui place le détenu dans des conditions de vie humiliantes et dégradantes, au point quun commissaire du gouvernement proposait récemment la fermeture de cette prison !
Nous affirmons avec force quIdir, comme beaucoup dautres hommes et femmes en France, nauraient jamais du être emprisonné pour ce type de délit. La prison nest pas la solution, elle ne résoud rien et au contraire, elle déconnecte lindividu de sa chance de retrouver une place dans la société en ne préparant pas à sa réinsertion. Nous ne comptons plus les rapports qui montrent que la prison est aussi criminogène que dangereuse. La route dIdir naurait jamais du croiser celle de son meurtrier dans cette prison.
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Une administration judiciaire qui nassume pas ses responsabilités :
Dans cette même lettre ouverte, Hanifa sétonne, à juste titre, de la déclaration du Procureur Général pour le moins cynique, au lendemain de lassassinat de son neveu : « Toutes les précautions et toutes les diligences ont été prises par ladministration pénitentiaire. Ladministration a fait ce quelle devait faire La prison de Rouen nest pas un cul de basse-fosse du XIX ème siècle ».
Les déclarations de la ministre de la justice ne sont pas plus brillantes : « Ce qui est arrivé à Rouen, cest une tragédie pour la victime, la famille de la victime, mais cest aussi une tragédie pour linstitution judiciaire et en particulier ladministration pénitentiaire. Dans ce cas précis, dans ce drame, il ne sagit pas de surpopulation carcérale. Il sagit dun détenu qui avait des tendances suicidaires notamment dans le quartier disolement et le médecin a prescrit quil ne soit pas seul ou isolé en cellule. Comme cela se passe assez régulièrement ladministration essaie de trouver un co-détenu et le co-détenu tout-à-fait volontairement est arrivé avec cette personne et le drame est survenu.»
Comme sinterroge Hanifa : « Lenquête va peut-être déterminer laspect volontaire de mon neveu Idir davoir pour co-détenu ce tueur quil semblait craindre. Etait-ce à Idir de juger de létat de réelle dangerosité de son compagnon de cellule ? »
Nous rajouterons : « Est-il normal de faire porter à un détenu la lourde responsabilité déviter quune personne suicidaire passe à lacte ? »
Après cette marche du souvenir, qui nous lespérons amènera un peu de chaleur, de réconfort et de solidarité à une famille durement éprouvée, nous vous invitons à poursuivre notre réflexion sur la prison, le sens de la peine, pour une justice humaine, en venant participer à une ;
Réunion-débat le MARDI 25 novembre à 20H30à la Halle aux toiles à Rouen
Collectif pour la Défense des Libertés Fondamentales (CDLF) : Alternative Libertaire, les Alternatifs, ASTI de Petit Quevilly, ATTAC Rouen agglo, CFDT-Sgen, Collectif 76 des salariés du secteur social et médico-social, Emancipation, FSU 76, LCR, LDH, MRAP, PCF 76, Ras lFront Rouen, Syndicat des Avocats de France (section de Rouen), U.L-CGT, Union Syndicale Solidaires, les Verts.
Nous contacter : CDLF 22 bis Rue Dumont dUrville 76000 Rouen Tel : 06 27 06 42 70